Le conflit entre le groupe Uber et les chauffeurs Taxis bat son plein depuis quelques années à travers le monde. Nos voisins suisses ne sont pas non plus épargnés. Quand est-il exactement ?
UberPop, c’est fini en Suisse romande
Très largement critiqué par les Taxis et les syndicats, l’offre UberPop a passé l’arme à gauche en 2018 en Suisse romande. Pour rappel, cette offre mise à disposition par la célèbre société de VTC permettait à presque n’importe quel automobiliste amateur de s'improviser chauffeur sans aucune formation préalable. Les seules contraintes étant d’avoir 21 ans et de posséder un véhicule soigné à quatres portes.
Si l’application n’a finalement jamais foulé les terres Genevoise, la firme américaine avait déjà sonné le glas à Zurich l’année dernière avant de poursuivre en Lausanne, puis à Bâle cette année. On peut trouver différentes raisons pour expliquer l’hécatombe de cette offre controversée.
Du côté de Bâle, la prise de position pour la firme de VTC est de ne plus proposer UberPop au profit de UberX. Cette offre plus chère et destinée à des chauffeurs avec un permis professionnel permettrait d’être plus viable et durable que sa petite soeur, moins chère. Le groupe propose cependant d'accompagner ses chauffeurs vers la formation exigée pour permettre leur professionnalisation.
En Lausanne, Uber a dû renoncer à ses chauffeurs amateurs pour s’adapter à la nouvelle législation en vigueur. Le canton de Vaud ayant exigé dans son texte de loi que la profession de chauffeur ne soit permise qu’avec un permis professionnel. En cas d’infraction de lourdes sanctions avec des belles amendes ont été mises en place.
Une situation apaisée, mais toujours compliquée
Une uniformisation de l’offre à travers les régions suisses qui permet au Taxi de gagner une bataille, mais toujours pas la guerre. Car si les automobilistes voulant s'improviser chauffeur ne sont plus une menace, les chauffeurs disposant d’un permis professionnel n’ont pas fini de faire grincer des dents les taxis malgré quelques avancées.
Depuis un arrêté du 20 novembre 2018, ces chauffeurs peuvent obtenir des autorisations dans la région lausannoise pour obtenir un carnet de conducteur provisoire. Concrètement cela signifie que les chauffeurs UberX (ainsi que les autres concurrents) vont pouvoir exercer leur profession à Lausanne, mais pour une durée limitée. Elle sera délivrée pour une année unique, puis renouvelable une autre année sous réserve d’acceptation.
Les démarches pour obtenir ce précieux papier ont cependant été allégées, mais parallèlement son utilité aussi. Car s’il autorise effectivement les chauffeurs à rouler, ce carnet de conducteur provisoire n’est pas équivalant aux licences officielles de taxi qui sont elles disponibles dans un nombre très limité. Elle n’autorise pas, par exemple, les chauffeurs à circuler sur les voies des transports publics et de stationner sur les emplacements réservés aux taxis.
Une situation qui ne fait pas simplement paniquer les taxis, la Suisse est reconnue pour attirer de riche fortune et donc les services connexes. Les limousines privées de luxe sont elles aussi dans une position instable, Jonathan le directeur de la compagnie Crystal Services nous rapporte ceci.
Nous recevons chaque jour des candidatures, mais ces candidatures ne correspondent en rien avec nos besoins de personnels. Les jeunes chauffeurs tout juste licenciés s’attendre à un travail à la Uber sans se soucier des standards requis dans le luxe.
Il faut cependant comprendre que cette nouvelle situation reste provisoire et a été introduite essentiellement pour limiter la prolifération de la concurrence à court terme. Une réglementation transitoire en attendant qu’une nouvelle loi émerge pour s'ancrer dans une refonte législative de ce sujet au niveau cantonal.